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Hydrothérapie

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Une cure thermale pour ne diminuer la dépendance aux anxiolytiques

Une étude multicentrique (sur 4 centres), nommée SPECth, a montré que la cure thermale permettait le sevrage de personnes anxieuses et/ou dépressives, en surconsommation chronique de benzodiazépines, des médicaments anxiolytiques. Lors des Thermalies, le salon de l'eau et du bien-être qui s'est tenu à Paris du 19 au 22 janvier 2017, le Pr Olivier Dubois, médecin psychiatre et directeur des termes de Saujon, a présenté à Sciences et Avenir les résultats, publiés dans Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine fin 2016.
Les 70 patients inclus dans l'étude - principalement des femmes (78,5 %) âgées en moyenne de 55 ans - souffraient d'un état anxieux et/ou d'une dépression (diagnostiqué par leur médecin traitant), étaient en surconsommation chronique de benzodiazépines et avaient déjà échoué dans leur tentative d'arrêter les médicaments. 80 % d'entre eux consommaient des anxiolytiques depuis plus de 3 ans alors que la consommation recommandée est de 8 à 12 semaines au maximum selon la Haute autorité de santé.
De quoi ont bénéficié exactement les malades durant leurs trois semaines de cure ? "Parallèlement à des soins d'hydrothérapie, les patients ont suivi une thérapie cognitivo-comportementale avec des ateliers psychoéducatifs destinés à les sensibiliser et les accompagner sur la problématique du sevrage, de l'anxiété et les conséquences de l'utilisation chronique de ces médicaments", explique le Pr Olivier Dubois. Via un autoquestionnaire, les médecins ont récupéré les données sur l'arrêt des médicaments 3 et 6 mois après la fin des soins. Plus de 40 % des participants ont arrêté totalement, les autres ont réduit, pour la plupart, d'au moins 50 % leur consommation. La consommation totale en benzodiazépines a globalement baissé de 75 % six mois après la fin de la cure. "En outre, les symptômes ont diminué et les patients sont devenus significativement moins anxieux et moins dépressifs", ajoute le psychiatre.
Y a-t-il des indicateurs qui permettraient de prédire l'efficacité de la cure sur certains patients ? Pas vraiment. Mais selon le médecin coordinateur de l'étude, ce sont plutôt les jeunes en activité qui ont interrompu leur traitement aux benzodiazépines. "Les personnes qui ont arrêté avaient globalement plus de symptômes au départ. En revanche, après l'arrêt, ils avaient moins de symptômes que ceux qui continuaient à consommer des benzodiazépines", note-t-il. La question des rechutes, quant à elle, n'a pas encore été évaluée. Impossible non plus de savoir si le succès est davantage liée aux bénéfices de l'eau thermale qu'à ceux des ateliers psycho-éducatifs... mais le Pr Olivier Dubois n'en a cure : "Ce qui est important, c'est de constater l'efficacité de cet ensemble de soins qui sont difficiles à décorréler". Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une option intéressante, lorsque l'on sait que notre pays souffre d'une consommation trop élevée de ces médicaments comportant pourtant de nombreux risques, notamment de démence.
La cure thermale doit obligatoirement être prescrite par un médecin et, pour être remboursée par l'Assurance Maladie, elle doit être motivée par une affection ou une pathologie qui figure sur la liste des orientations thérapeutiques prises en charge.


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